Le miniblog de MINILOUP

Bon, d’abord je tiens à vous rassurer, le père Noël a trouvé la solution : au lieu de nous apporter les cadeaux à la maison, il en a déposé un peu partout. IL devait pas être en forme à la première livraison, parce qu’on a continué à voir des arrivages jusqu’à une semaine après Noël… et il s’y était pourtant pris de bonne heure, puisque ma marraine avait déjà dû rerouter deux paquets qui s’étaient retrouvés par erreur sous son sapin une bonne quinzaine de jours avant le 25 ! Enfin, je ne vais pas faire la fine bouche, il vieillit, le pauvre, et il a toujours autant de boulot…

Comme vous l’avez compris, j’ai été très gâté et le P’tit Loup aussi, ce qui fait qu’à nous deux, on a quasiment doublé le volume de nos jouets. Le seul hic, c’est que P’tit Loup considère que mes jouets sont les siens, et qu’il s’est donc accaparé sans discussion mon super 4*4 télécommandé, mais en revanche, il pique des crises terribles dès que je fais mine d’approcher de ses légo ou de son hélico. Ah, il est en forme le P’tit Loup en ce moment, il n’y a pas de doute là-dessus ! Ces derniers temps, il a une nouvelle marotte : le maquillage. Ca a commencé à le prendre chez Mamie Kok Kok, un jour où elle avait sorti une boîte de maquillage. P’tit Loup voulait absolument voir le maquillage mais refusait d’être maquillé. Toute la famille y est donc passée avant que P’tit Loup accepte enfin de se faire peinturlurer la figure. Mais à partir de ce moment-là, il y a pris goût et il n’y a plus moyen d’aller chez Papi et Mamie Kok Kok sans sortir le matériel complet de maquillage. C’est une telle passion que maman lui en a même acheté une boîte pour son anniversaire. Comme c’était un WE où on allait visiter les cousin-cousines de Caen, tout le monde y est à nouveau passé, sauf moi parce que je faisais la sieste (je sais, je fais de grandes siestes, mais que voulez-vous, je me dépense aussi !). Et je vous assure que cette passion est une véritable invitation à la créativité et au développement de l’imaginaire parce que deviner un maquillage de vache (un des thèmes favoris de P’tit Loup) ou de cochon  n’est pas forcément intuitif quand on ne dispose que de bleu, de rouge et de jaune. Mais apparemment, le réalisme du motif compte moins que l’intime conviction d’être transformé pour quelques minutes en loup, chèvre ou canard…

Par la suite, la notion de maquillage a pris des notions plus floues. On pouvait entendre souvent P’tit Loup rétorquer, lorsqu’il était contrarié « Si c’est comme ça, je vais te maquiller ! Â», ce qui vous en conviendrez, constitue une menace pour le moins originale…Régulièrement aussi, à la question « alors, qu’est-ce-que tu as fait à l’école aujourd’hui ? Â», le P’tit Loup répondait sur le ton de l’évidence « Ben j’ai maquillé la maîtresse et les copains Â». Bref, on sentait bien que le terme recouvrait des notions plutôt floues et indéfinies.

C’est pour ça que maman ne s’est pas trop méfiée l’autre matin, quand P’tit Loup a déclaré en arrivant dans la salle à manger « aujourd’hui, on va maquiller Thomas en chocolat Â». Moi non plus, pour être franc, je ne m’étais pas méfié. Pourtant j’aurai dû. Evidemment, c’était un matin où on était un peu pressés : papa était parti à Paris de bonne heure, P’tit Loup avait mis comme chaque jour une demi-heure à enfiler son slip tout en hurlant et se trémoussant parce que j’osais jouer avec son camion transporteur WRC, maman avait dû s’énerver un peu, bref, un matin ordinaire. On avait fini par descendre tous les trois un peu précipitamment et on était enfin installés à table avec nos céréales dans les bols pendant que maman ouvrait une brique de lait. Et P’tit Loup a profité de cet instant où il échappait à la surveillance maternelle pour me renverser la moitié de la boîte de cacao sur la tête. Au début, ça m’a fait un peu rire mais très vite, j’ai arrêté de goûter l’humour de la situation et je me suis mis à hurler. Maman s’est précipitée mais elle n’a pu que constater les dégâts. Bref, j’ai passé le quart d’heure suivant à me faire battre comme plâtre (j’exagère à peine)pour faire partir la poudre, frictionner la tête, éponger la figure, et changer de vêtement de la tête aux pieds. Pendant ce temps, P’tit Loup montrait tous les signes sauf ceux de la contrition. Je vous jure, avoir un frère avec des aspirations artistiques, c’est vraiment pas de tout repos !