Deux mois déjà …vous devez penser que je deviens paresseux alors que je suis tout simplement débordé. Il faut dire que depuis que je travaille en dehors la maison, je n’ai plus une minute à moi. Les journées s’enchaînent à un rythme infernal et je n’ai plus trop le temps de souffler. Enfin, je commence à prendre le rythme…
Ca commence en fanfare à 7h30 avec le réveil des parents (enfin, ça c’est la théorie, parce qu’en pratique, P’tit Loup nous fait régulièrement la bonne surprise de claironner dès 6h30, histoire de nous faire profiter un peu plus longtemps de la journée…) En général, à partir du moment où on est réveillés, les parents ont intérêt à assurer parce que si les bibs n’arrivent pas assez vite, le début de journée tourne vite au drame. Je dis les bibs, parce que malgré de louables efforts, les parents n’ont toujours pas réussi à convertir totalement P’tit Loup à l’idée de prendre son petit dèj dans un bol ; ça tient un jour ou deux, le temps de constater que c’est vraiment sympa de pouvoir tremper sa tartine dans son bol de chocolat, mais le troisième jour, le P’tit Loup se lève du pied gauche et là , le « riberon » a intérêt d’arriver en vitesse si on veut éviter la crise diplomatique. Et encore, les parents peuvent s’estimer heureux quand il accepte d’attendre le riberon en question au lit. Parce que les jours où il est mal luné, le P’tit Loup insiste pour aller préparer lui-même son riberon et là , c’est la totale. Il verse la moitié de la bouteille de lait à côté, se fait donc gronder, se met à hurler pendant que papa répare les dégâts. Pour ne pas en rester là , il ouvre la porte du micro-ondes en marche, veut verser le cacao dans le bol et en répand de nouveau la moitié à côté… bref, le temps de préparer deux bibs, la cuisine est transformée en champ de bataille. Papa remonte enfin avec le bib et c’est à nouveau le drame car P’tit Loup insiste pour me donner le mien. Comme il n’est pas très bien réveillé, il a du mal à me le passer à travers les barreaux, je m’énerve et je me mets à pleurer et pour couronner le tout, une fois retourné dans son lit, P’tit Loup trouve que son bib est trop chaud…bref, ces jours là , rien ne va et on se dit qu’on aurait mieux fait de pas se réveiller.
Après le bib vient la phase de l’habillage. Là non plus, ce n’est pas simple. Enfin, pour moi, si, vu que je me laisse faire complètement. Ma participation se limite à une tentative d’enfilage de mes chaussures mais je dois l’avouer, en général ça ne donne rien. Pourtant, je me donne du mal, mais mon pied ne m’obéit pas et s’obstine à se désolidariser de la chaussure . Ceci dit, je ne désespère pas d’y arriver un jour. Pour le P’tit Loup, c’est une autre paire de manches. Les séances d’habillage traînent souvent en longueur. Non pas tant qu’il veuille s’habiller tout seul. Mais maman voudrait bien le voir devenir plus autonome et l’incite un peu à faire preuve d’initiative dans ce domaine. La plupart du temps, ça tourne court et maman, excédée de le voir traîner depuis 10 minutes avec une jambe dans le slip et les fesses à l’air, remet à plus tard ses bonnes résolutions et décide de reprendre l’affaire en main. Une fois la troupe habillée, on descend prendre le petit déjeuner. Et là , il faut être bien attentif avant d’amorcer la descente de l’escalier ! Pas question de dépasser P’tit Loup s’il a décidé de faire la loco. On doit tous s’accrocher les uns après les autres et suivre le rythme. Vient ensuite le rituel du petit déjeuner, moi dans ma chaise haute, P’tit Loup dans son rehausseur et les céréales dans les bols. Ce qu’il y a de drôle avec les céréales, c’est qu’on peut les faire tomber part terre puis tendre la main d’un air désespéré en poussant des cris expressifs jusqu’à ce que maman les ramasse. J’ai remarqué qu’il était très simple de se faire comprendre en gesticulant et en poussant des cris, ce qui fait que je ne me suis pas encore décidé à commencer à parler (j’écris déjà , il faut pas trop m’en demander…).Par exemple, quand je suis affamé, je me plante devant le gros oeuf Kinder en tendant la main d’un air désespéré en criant « Nin, niiiin… » et la méthode est très efficace. Et si les parents ne comprennent pas assez vite, je me roule par terre en pleurant. Et bien , croyez moi, les résultats sont surprenants. En général, maman finit toujours pas me trouver un gâteau ou un morceau de pain. Il faut dire que je ne suis pas du genre à rigoler avec la nourriture.
Le petit déjeuner à peine avalé, on part à l’école. Là c’est un peu l’expédition. Maman nous emmène tous les deux sur son vélo pour pouvoir ensuite partir directement au boulot. Je me mets dans le siège à l’arrière, P’tit Loup gimpe sur la selle et maman pousse le vélo. Le trajet vers l’école est l’occasion de faire une petite révision sur les marques de voitures.
« - Elle s’appelle quoi cette voiture ?
- une clio
- et là , c’est un Picasso comme Papi. Comment il s’appelle le 4*4 ?
- un Range Rover
- pourquoi il fait les gros yeux, le 4*4 ? Il est fâché ? »
Et ça continue comme ça tout le long du chemin. Heureusement d’ailleurs qu’on est à vélo, sinon, il faudrait s’arrêter tous les deux mètres pour observer en détail chaque voiture…
Arrivés à l’école, on file directement aux toilettes. Moi, je m’assois sur un pot en attendant que P’tit Loup se déshabille et fasse son pipi (en espérant qu’il n’arrose pas son slip et son pantalon en faisant de travers…) puis on arrive en classe. Moi , j’aime bien la classe de P’tit Loup, mais maman n’est pas d’accord pour que je reste avec lui. Pourtant, j’essaye bien de m’installer l’air de rien à une table, mais elle arrive toujours à me repérer. Et en général, en sortant de la classe de P’tit Loup, on tombe sur ma nounou… et c’est là que commence ma journée de travail. Au moment de quitter maman, je pleure un peu, histoire de lui faire plaisir (enfin, je n’y pense plus trop maintenant, mais j’ai réussi à me tenir à ce protocole une quinzaine de jours au début de l’année et une petite semaine après les vacances de la Toussaint ; maintenant, j’estime que c’est moins important, maman doit être habituée…)
On part ensuite chez Tata (ma nounou, tout le monde l’appelle Tata) et je retrouve mon copain François. Ensuite, suivant les jours, on est rejoints par P’tit Loup et Antoine (le frère de François), Pablo, Maxime …bref, ça fait une sacrée troupe de garçons. Notez qu’on s’amuse bien ensemble, mais au bout de la journée, quand papa vient nous chercher, je suis sur les rotules…et affamé. Et là , il ne s’agit pas de traîner. A peine arrivés à la maison, on se met à table. Maman a en général prévu quelque chose la veille car quand le repas n’est pas prêt, j’avoue que j’ai du mal à me montrer patient. Je n’y peux rien, je dois juste avoir un estomac très exigeant. Heureusement, comme vous le savez, j’ai quelques trucs pour obtenir un petit quelque chose à grignoter en attendant les choses sérieuses. La plupart du temps, on mange avant les parents. Mais je préfère largement quand on mange en même temps qu’eux : comme je ne suis pas encore très rapide à la cuillère, papa m’aide en général à manger mon plat. Du coup, il attaque le sien quand j’ai terminé et je peux lui en prendre une partie au passage. Et je fais pareil pour les desserts ! c’est très pratique quand je n’arrive pas à me décider entre yaourt ou clémentine : je prends mon yaourt… et la moitié de la clémentine de papa ! Comme je vous l’ai déjà dit, moi, je ne plaisante pas avec mon estomac !
La journée touche ensuite à sa fin. Restent le bain, le petit rituel du coucher et enfin mon lit et mon doudou. Et je vous assure qu’après des journées bien remplies, je n’ai pas besoin d’être bercé longtemps… enfin, si mes dents me laissent tranquilles. Et en ce moment, elles ont plutôt décidé de mener une offensive sur tous les fronts. Entre les molaires et les incisives, j’ai les gencives enflammées dans tous les coins…Enfin, c’est pour la bonne cause ! Bon, je vous laisse, j’ai un petit creux, je vais essayer de trouver un petit truc à me mettre sous la dent…