Le miniblog de MINILOUP

lundi 13 mars 2006

Le loup-gleterre

Je parie que vous ne savez pas ce que c’est qu’un loup-gleterre…remarquez, ça ne m’étonne pas, à vrai dire, ça fait moins de 24h que je l’ai moi-même découvert. Je vais donc vous expliquer de quoi il retourne. Mais il faut d’abord que je vous reconstitue le contexte.

Ce week-end, on recevait les Dahan, des amis connus à Paris et dont la fille aînée, Léane, était gardée avec le P’tit Loup par Georgette à l’époque où je n’étais encore qu’ un poisson. Bref, au moment où les parents ont quitté Paris, le P’tit Loup avait 17mois, Léane 3ans ½, son frère Noah 6mois, et moi-même J-39. Ce week-end constituait donc un grand moment de retrouvailles, puisqu’à part Papa et ses charentaises qui avaient squatté plusieurs nuits l’appart des Dahan à l’époque où on habitait Nantes, les deux familles ne s’étaient pas revues depuis deux ans.

Le plus complexe dans l’organisation du week-end, ça a Ă©tĂ© le coucher des enfants. C’était pas tellement un problème de place d’ailleurs, parce que vu leur taille, on aurait pu dormir tous les quatre dans ma chambre ou celle de P’tit Loup. Mais les parents ont voulu organiser ça de la façon la moins traumatisante possible : rĂ©sultat des courses, LĂ©ane et Noah ont squattĂ© ma chambre, le P’tit Loup est restĂ© bien tranquille dans son lit, et qui s’est fait Ă©vacuer ? c’est bibi. Je me suis donc retrouvĂ© avec mon lit dans la chambre du P’tit Loup avant d’avoir eu le temps de dire ouf. LĂ , je peux vous dire que je n’ai pas apprĂ©ciĂ©. Je suis pour l’hospitalitĂ© mais il y a quand mĂŞme des limites. Je l’ai d’ailleurs bien fait comprendre aux parents et je ne me suis endormi le premier soir qu’après une grosse colère qui les a bien fait culpabiliser, j’espère. Le lendemain midi, j’étais toujours fâchĂ© et j’ai refusĂ© de faire la sieste. Notez bien, que de ma part, ce genre de comportement demande un vĂ©ritable effort de volontĂ©, parce que je suis plutĂ´t du genre Ă  apprĂ©cier mon oreiller, mais certaines causes valent la peine de payer un peu de sa personne. Le deuxième soir, j’ai poursuivi le mouvement de protestation mais ce n’est que le lendemain matin que les parents ont dĂ©cidĂ© de prendre en compte mes revendications (pas très vifs Ă  la dĂ©tente, les parents…). Ce qui fait que pour la dernière sieste –dimanche midi donc – j’avais enfin rĂ©intĂ©grĂ© ma chambre. Il avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© que Noah dormirait Ă©galement dans ma chambre et que les deux « grands Â» iraient faire un temps calme dans la chambre de Titouan – Ă  ce stade du week-end, les parents avaient compris qu’il Ă©tait parfaitement illusoire de penser que LĂ©ane et le P’tit Loup accepteraient de faire une vĂ©ritable sieste.

Noah et moi endormis, les deux grands tranquillement occupĂ©s avec le matĂ©riel de coloriage dans la chambre, les parents pouvaient enfin se mettre Ă  table. Tout paraissait donc calme et ils profitaient  enfin d’un moment de rĂ©pit. LĂ , je pense que ce calme aurait dĂ» les alerter. Depuis le temps quand mĂŞme, ils devraient bien savoir que des enfants qui jouent calmement, c’est louche… effectivement, peu après, Papa alertĂ© par un bruit suspect, constatait que P’tit Loup avait Ă©tĂ© rechercher au fond d’un tiroir de la salle de bains le maquillage, et qu’il s’était couvert la face de peinture de guerre. LĂ©ane avait rĂ©alisĂ© le mĂŞme exploit, mais avec une touche un tantinet plus discrète et fĂ©minine. Mais le meilleur restait Ă  venir. InvitĂ© Ă  descendre, P’tit Loup a dĂ©barquĂ© dans le salon en claironnant « Ouh, je suis un loup-gleterre ! Â» Un peu intriguĂ©e, maman lui a demandĂ© ce que c’était qu’un loup-gleterre, ce Ă  quoi P’tit Loup rĂ©pondit « c’est un loup qui se maquille et se coupe les cheveux Â». C’est alors que maman a pu constater les dĂ©gâts. Avec le maquillage, on ne s’en rendait pas bien compte, mais effectivement, les cheveux de chaque cĂ´tĂ© du front, de part et d’autre d’une Ă©lĂ©gante mèche centrale, avaient Ă©tĂ© artistiquement coupĂ©s ras.

Le rĂ©sultat Ă©tait des plus intĂ©ressants et je pense vraiment que le P’tit Loup aurait pu lancer une mode. Mais maman n’avait pas l’air d’accrocher beaucoup Ă  cette nouvelle tendance et le sort de la coiffure du loup-gleterre a Ă©tĂ© fixĂ© dès le bain suivant, le P’tit Loup se retrouvant avant l’heure avec une coupe de printemps. Une fois les ciseaux lancĂ©s, maman n’allait pas s’arrĂŞter en si bon chemin, et il m’a fallu y passer aussi. VoilĂ  pourquoi, Ă  cause d’un loup-gleterre, je me retrouve avec trois petits cheveux sur le caillou alors qu’il fait encore un froid de gueux. Je vous jure, que ce loup-gleterre –lĂ , je suis pas prĂŞt de l’oublier… 

Salut ! Moi c'est Miniloup...

Ma vie n'aura bientôt plus de secret pour vous...