mercredi 7 septembre 2005
Miniloup de mer
Avec tout ça, je me rends compte que je ne vous ai même pas raconté mes vacances. Je veux parler des vraies vacances avec papa et maman, à partir du moment où ils avaient enfin décidé de nous récupérer et de ne pas repartir après un week-end. Après une petite semaine à Kerboulico, on est partis à la colo pour le grand spectacle de fin de camp. Pour une fois, papa avait fait un effort pour se déguiser mais le seul problème, c’est qu’il avait dû lire le thème un peu rapidement et avait confondu Peau-Rouge et Barbe-Rouge. Il est donc arrivé avec le tour des yeux écarlate, mais en fait, c’était pas une vraie peinture de guerre, c’était juste le résultat d’une journée complète de kite-surf sans lunettes de soleil… Bref, on a débarqué au milieu d’une troupe de pirates, dans l’effervescence caractéristique d’une fin de colo. Enfin, du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre.
Moi, la colo, je ne l’ai pas faite souvent mais mes parents en sont des fans absolus. Il paraîtrait même qu’ils se sont rencontrés là -bas, ceci expliquant certainement cela. P’tit Loup en a une expérience déjà raisonnable puisqu’il a fait sa première colo complète à neuf mois. A vrai dire, il a fait sa toute première colo in utero mais je ne suis pas sûr que ça compte. On va donc considérer que la colo est homologuée à partir du moment où le colon la vit ex utero (ça se dit, ça ???). Papa était alors directeur et maman directrice adjointe et ils avaient installé leur camp de base dans la salle de direction avec les araignées. P’tit Loup n’en a pas un souvenir formidable, d’abord à cause des araignées qui ne l’avaient pas raté, mais surtout à cause du thème. Cette année-là , le thème était Harry Potter et il avait juste le format idéal pour jouer Harry bébé, vous savez, la scène où Voldemort essaye de le tuer. Le seul problème, c’est que le gars qui était sensé jouer Voldemort l’a jouée un peu trop réaliste et P’tit Loup s’est mis à hurler quand il lui a lancé le sortilège d’Avada Kedavra. Notez bien, d’ailleurs, que cette réaction n’a pas été pour rien dans le succès de la soirée ; tous les enfants sont retournés dans leur tente terrorisés par Voldemort (et par le cri de P’tit Loup, qui a cette époque, avait déjà toute la puissance qu’on lui connaît). Bref, une réussite totale qui a dû marquer les esprits parce que deux ans après, les enfants continuent d’appeler Papa Dumbledore, Papi Hagrid et Mamie Mme Pomfresh…
L’année dernière, c’était donc ma première colo et avec trois mois, j’étais le plus jeune colon enregistré dans les archives de l’association. Les parents avaient cette fois installé leur camp de base dans le grenier de la Richardière, dans un confort relatif, puisque P’tit Loup et moi avions chacun notre lit (parapluie pour lui, berceau pliant pour moi). J’avoue ne pas avoir un souvenir très précis de ce séjour mais je sais qu’il avait été relativement court puisque les parents étaient juste venus pour la préparation du spectacle.
Cette année, le séjour a été encore plus court, puisque nous sommes arrivés le samedi soir, quelques minutes seulement avant le début du spectacle. P’tit Loup avait l’air assez intéressé par tous ces pirates qui se battaient autour de leur bateau mais pour ma part, je me suis surtout évertué à descendre la grande pente qui mène de la dalle à la maison, ce qui n’avait pas l’air de plaire beaucoup à maman. A la fin du spectacle, on était déjà bien fatigués et comme je n’avais pas encore vu ma chambre, je commençais à m’inquiéter. Et c’est là que les parents nous ont annoncé qu’on allait dormir sous la tente. Papa a été la chercher dans le coffre de la voiture et pouff ! en deux secondes, elle était montée dans un coin isolé (j’ai déjà dû vous en parler de cette tente…à vrai dire c’est plus une tente, maintenant, c’est un mythe !). Bref, avec P’tit Loup on était tellement contents de dormir sous la tente qu’on a commencé par faire les fous et qu’on n’avait plus du tout envie de dormir. Du coup, au bout d’une heure, papa, à bout, a décidé d’emmener P’tit Loup faire un tour en voiture pour l’endormir. En fait, ça ne l’a pas endormi du tout mais quand il est revenu une demi-heure après, c’est moi qui avais fini par capituler. P’tit Loup a fini par sombrer aussi quelques minutes après et on a passé une excellente nuit. Apparemment, les parents étaient un peu moins enthousiastes que nous au réveil parce qu’ils avaient passé la nuit à nous remettre à notre place, pour éviter qu’un de nous finisse étouffé par un duvet. Au final, la tente 2’’ a été jugée un peu trop petite pour 4…
Le lendemain, après un bon repas cuit au four à pain, on est partis pour les Sables et on a enfin pu profiter du trajet pour faire une bonne sieste. Il faut croire qu’on devait avoir du sommeil en retard parce qu’on s’est endormis tous les deux au deuxième virage et on n'a rouvert les yeux qu’arrivés à destination. Le séjour bref mais intense à la colo m’avait donné quelques idées et moins d’une heure après notre arrivée, j’avais déjà réussi à me faire une vraie entaille de pirate à l’oreille. Pour être honnête, je dois vous avouer que ce n’était pas le résultat d’une rixe au couteau, mais juste une simple chute sur le rebord de la table de nuit. Enfin, je tenais quand même à le signaler, car il s’agit là de ma première blessure et je dois dire que les parents n’étaient pas fiers quand mon oreille pissait le sang. D’autant plus qu’ils n’avaient même pas une compresse à mettre dessus et qu’un dimanche veille de 15 août à 20h15, ils n’ont pas eu beaucoup de succès dans leur recherche d’une pharmacie. Du coup, ils ont décidé d’investir dès le lendemain dans une trousse à pharmacie de voyage. Je vous rassure, mon oreille s’en est remise et on ne voit presque plus la trace de cette balafre. N’empêche que même si je n’ai pas toujours l’air très fier quand je suis au bord de l’eau, cette petite cicatrice me rappelle qu’au fond de moi sommeille une âme de petit pirate…
Ce billet, écrit à 15:33 par Miniloup dans la catégorie Mes expĂ©riences a suscité :