lundi 16 janvier 2006
J'aime la galette...
Comme vous le savez déjà , j’ai un petit faible pour toutes les gourmandises, quelles qu’elles soient : sucré, salé, chaud ou froid, rien de ce qui se mange ne me laisse indifférent. D’ailleurs, la fin des repas est un moment qui m’est particulièrement pénible, surtout quand je vois qu’il reste encore des choses à manger : la crème au chocolat de papa, la pomme de maman, un morceau de pain, un paquet de céréales… J’essaye bien de faire comprendre que j’ai encore faim et que je veux rester à table mais rien n’y fait . J’ai beau m’accrocher à ma chaise et agripper ma serviette à deux mains tout en pleurant pour montrer mon désaccord, les parents ne se laissent pas fléchir et finissent toujours pas m’extraire de force de ma chaise haute. En général, à ce moment là , je me laisse tomber par terre, je m’allonge sur le ventre, la tête dans mes deux mains et je me mets à pleurer très fort pour que les parents puissent bien se rendre compte à quel point je suis malheureux et pour qu’ils culpabilisent à mort. Le problème, c’est que ça ne les émeut pas beaucoup. Maman argumente en disant que quand on a repris trois fois du chou-fleur et des pommes de terre, on n’a pas besoin d’une deuxième compote de pommes au dessert, que d’ailleurs je ne fais pas pitié et que je ferais mieux de monter dans ma chambre récupérer mon doudou pour aller dormir. Parfois, c’est plus expéditif et je me retrouve dans mon lit avant d’avoir compris ce qui m’arrivait. Remarquez, du coup, ça me calme tout de suite, le lit c’est ma deuxième grande passion. Je suis capable d’y rester des heures à condition que P’tit Loup ne débarque pas à 6h du mat’, allumant la grande lumière et mettant en marche mon train musical…Il faut dire qu’il est de nouveau dans une phase de réveil matinal, pour le plus grand bonheur des parents, qui apprennent ainsi à profiter pleinement de la journée, en étant sur pied avant même le lever du soleil. Ceci dit, si on en croit les séances de négociation qui se succèdent entre 6h et 8h –moment où, de guerre lasse, maman décide d’abandonner son lit et de descendre prendre son petit déjeuner avec son « petit chat », les parents ne semblent pas apprécier tant que ça le fait de commencer à profiter de sa journée avant que le soleil lui-même ne s’y mette.
Pour ma part, donc, pas de risque que je réveille les parents, je suis du genre à dormir 13h par nuit et 3h par sieste sans problème. Mais s’il y a bien un truc que je n’aime pas, c’est me faire réveiller au milieu de ma sieste ou de ma nuit. Or, vendredi soir, je m’étais couché très gentiment (comme d’habitude, vous devez commencer à savoir maintenant que je suis un enfant modèle), je dormais profondément quand un ébranlement accompagné d’un bruit sourd m’a fait jaillir hors de ma turbulette. Je pensais me rendormir rapidement mais ça a recommencé, comme si on attaquait la maison au bélier. Craignant que le plafond ne me tombe sur la tête, je me suis mis à pleurer et papa est finalement venu me rassurer. Le calme est finalement revenu après quelques minutes et j’ai pu enfin me rendormir, non sans me poser quelques questions sur l’origine de ce vacarme. Je n’ai eu la réponse que le lendemain. Figurez-vous que maman s’était mis dans la tête de faire une galette des rois pour le goûter organisé avec quelques anciens de la colo. Mais quand je dis faire la galette, ce n’était pas juste la garniture ! Elle voulait profiter de l’occasion pour faire son baptême de pâte feuilletée. La pâte feuilletée, il paraît que c’est mythique ; c’est super long à faire, et il faut une bonne dose de motivation pour s’y mettre, ce que maman n’avait jamais trouvé jusqu’à ce soir-là . Mais bon, partait-il qu’elle avait vu des blogs sur internet où tout était parfaitement expliqué, que ça n’avait pas l’air si compliqué que ça… elle avait donc décidé de franchir le pas. Autant vous dire que papa était assez dubitatif. Il a bien essayé de dissuader maman, il a acheté des rouleaux de pâte feuilletée toute prête et a fini par capituler en déclarant que de toute façon, on pouvait bien se rabattre sur la boulangerie au dernier moment. A vrai dire, une telle manifestation de confiance a un peu énervé maman mais elle ne s’est pas laissé décourager pour autant. Et c’est pour ça qu’elle frappait son beurre avec tant d’acharnement au milieu de la nuit, provoquant le vacarme dont je vous ai parlé. Bon, je dis au milieu, j’exagère un peu, il devait plutôt être dans les 21h… il faut dire que pour la pâte feuilleté, il vaut mieux s’y prendre de bonne heure. Après avoir transformé sa tablette de beurre en un carré d’un cm d’épaisseur (d’où les coups de rouleau qui ont fait vibrer jusqu’à l’ordinateur de papa au 2ème étage), il faut l’enfermer dans une enveloppe de pâte, étaler dans un sens, plier, étaler dans l’autre, laisser reposer 1/2h , recommencer…bref, c’est un travail de longue haleine. Ceci dit, papa a trouvé ça très sympa comme atelier cuisine, parce que pendant la demi-heure où la pâte repose, il faut bien s’occuper, ce qui a permis à maman de solder le repassage et le pliage du linge des 15 derniers jours, de nettoyer la cuisine et la salle à manger, de régler le courrier en retard… ce qui fait que quand la pâte feuilletée a été terminée, le rez-de-chaussée de la maison était nickel.
Restait à attendre le verdict à la cuisson. Et là , nouveau scandale. Vous remarquerez d’ailleurs que ce n’est pas la première fois que ça arrive, je commence même à trouver certaines coïncidences troublantes. Scandale donc, car maman a profité de ma sieste non seulement pour terminer la préparation de la galette – fourrée à la frangipane chocolat…mais surtout pour commencer le goûter avec les amis de la colo. Autant vous dire qu’avec 11 personnes autour de la table, il n’en restait pas lourd quand je me suis réveillé. Alors évidemment, on pourra dire que je n’avais qu’à me lever plus tôt, mais avec ma nuit écourtée, il fallait bien que je me rattrape et effectivement, j’avoue n’avoir émergé péniblement que vers 17h après une sieste de 4 heures. De la galette de maman, je n’ai vu que quelques miettes au fond des assiettes. C’est d’autant plus injuste qu’il paraît que finalement, elle était tout à fait honorable pour un coup d’essai. Evidemment, le P’tit Loup avait senti le coup venir et s’était bien gardé de risquer de la rater. Il avait tout simplement fait grève de sieste et avait donc pu suivre toutes les étapes de la réalisation de la fameuse galette, et avait évidemment englouti sa part comme les autres.
Ce billet, écrit à 17:24 par Miniloup dans la catégorie Mes coups de gueule a suscité :