jeudi 5 octobre 2006
MiniBlues...
Voilà presque un mois que nous avons retrouvé le chemin de l’école et celui de ma « tata » et je commence tout juste à m’y faire. Il faut dire que je ne suis pas dans une situation très enviable : jugez vous-mêmes ! Tous les matins, on part avec papa à l’école, à pied bien entendu (ma poussette a été reléguée à la cave depuis le début de l’été… je suis passé au statut de grand. D’autant plus d’ailleurs que j’ai aussi largué les couches par la même occasion – enfin , pas tout à fait encore la nuit, il ne faut pas trop en demander quand même). Bref, on arrive à l’école, on dépose Titouan dans la cour et je repars seul chez la tata pour une longue journée de solitude. Ne rigolez pas, c’est vrai, à part moi, il y a juste Lilou, qui a 9 mois et une conversation relativement limitée. Et il faut attendre 16h35 pour retrouver Titouan à la sortie de l’école. Eh, oui, lui aussi est monté en grade et il fait maintenant la journée complète à l’école. Au début de l’année, ça ne paraissait pas gagné ; quand il a réalisé qu’il mangerait à la cantine tous les midis, on a failli avoir une crise. Le premier jour d’école s’est plutôt bien passé mais le lendemain a été assez apocalyptique. Il a fallu aller trois fois aux toilettes avant que maman puisse se diriger vers la sortie de l’école, tout ça parce que le simple fait d’évoquer la cantine lui donnait « envie de faire caca ». Et il a fallu coller le Titou dans les pattes de sa maîtresse pour que maman puisse enfin retrouver son vélo, accompagnée par les hurlements du P’tit Loup qui décidément ne se faisait pas à l’idée de manger à la cantine. Depuis, ça s’est bien tassé ; papa a passé un accord avec lui : il va le chercher une fois toutes les deux semaines pour un petit repas entre hommes le midi et le reste du temps, le Titou reste à la cantine, sauf quand il est invité à déjeuner par la maman d’Antoine et François. Bref, l’idée de manger à la cantine a commencé à faire son chemin, d’autant plus que Titou y a appris à se servir tout seul d’un couteau, élément primordial quand on sait l’amour qu’il porte aux objets tranchants (à ce propos, il a rectifié le tir ce WE : jusqu’à présent, il avait réussi à se couper habilement -quoique pas forcément esthétiquement-une belle mèche de cheveux à l’arrière du crâne, mais il n’avait pas eu le temps de m’appliquer la même touche « fashion ». C’est donc chose faite, il a suffi d’une minute d’inattention des parents pour que je puisse moi aussi arborer un charmant trou capillaire à l’arrière du crâne, tonsure qui n’est pas sans rappeler, paraît-il, une coupe de célèbre mémoire réalisée par Mayelle sur le tonton Seb le jour du mariage de Gwena et Martin…Le p’tit Loup a sans aucun doute hérité des talents de coiffeur de sa grand’mère…).
Mais je m’égare… j’étais donc en train de vous expliquer que mes journées étaient constituées de longs moments de solitude… Autant vous dire que ce n’est pas de gaieté de cœur que je vois repartir les parents le matin. Remarquez, en ce moment je ne me plains pas, la tata est en vadrouille à Lyon pour faire connaissance avec son petit-fils, du coup, je suis en pension provisoire chez Poun et Mayelle. Les débuts de journée sont donc plus sereins mais ça ne va pas durer… tata revient demain ! Heureusement, cette situation difficile ne devrait pas trop durer ; dans trois semaines, c’est les vacances de la Toussaint. Ensuite, je devrais retrouver mon copain Antoine (dont la maman devrait reprendre le boulot…) accompagné de sa petite sœur (remarquez, vu qu’elle n’aura que quatre mois, je ne sais pas bien ce que je pourrai en tirer…) et quelques semaines plus tard, c’est maman qui sera en congés pour 6 mois. Mon calvaire solitaire est bientôt terminé.
Je pense que ça va un peu soulager les parents aussi parce que je leur fais bien sentir que la situation ne me plait pas plus que ça. Le matin, je n’ai pas trop les moyens de les retenir, parce que le devoir les appelle. Je tente bien quand même de les attendrir en faisant une petite moue de plus en plus désolée et en répétant jusqu’à l’arrivée des sanglots « Papa maman késsé Titou Thomas ? » . Les premières fois, les parents se sont laissé attendrir mais maintenant ils me font un gros bisou et partent avant que j’ai eu le temps de reposer la question, en me disant que bien sûr ils vont venir me rechercher le soir avec Titouan… Du coup, je me rattrape en soirée : à peine couché, je sors de mon lit et je réclame à grands cris mon pot. Puis je m’installe confortablement et je fais durer le plaisir. Au début, les parents se sont laissés prendre et me tenaient compagnie, mais à force de rester des demi-heures assis sur une marche d’escalier à me demander toutes les 5 minutes « c’est fini ? » « - non, pas tini… », ils ont fini par se lasser. Du coup, il m’est arrivé de passer sur mon pot des demi-heures de grande solitude, entrecoupées ça et là de subites angoisses : « A pas loup ? » « -non, non , y’a pas de loup… ». Bref, ce petit jeu a fini par me lasser aussi et je me suis finalement résigné à passer des journées loin de mes parents et des soirées seul dans mon lit. Heureusement, Doudou et Tatane sont fidèles au poste et savent m’apporter un réconfort nécessaire dans ces moments d’abandon…pas facile, la vie de miniloup avec deux parents qui travaillent…
Ce billet, écrit à 17:43 par Miniloup dans la catégorie Ma petite famille a suscité :